La petite hydroélectricité concerne les petites centrales hydrauliques, dont la puissance va de 5 MW à 10 MW, les micro-centrales, avec des puissances de 100 kW à 5 MW et les pico-centrales, pour des puissances inférieures. Elle compte pour 10 % environ de la production d'électricité d'origine hydraulique en France.
Une petite centrale hydraulique fonctionne "au fil de l'eau", c'est-à-dire qu'elle ne stocke pas d’eau. La production d'électricité n'est pas contrôlée comme avec les barrages, elle dépend donc du débit de la rivière.
Une petite centrale nécessite une prise d’eau sur le lit de la rivière, une amenée d’eau vers la centrale, une turbine, un alternateur et un transformateur. Le passage de l'eau fait tourner la turbine, qui entraîne le générateur de courant, lequel transforme l’énergie mécanique en énergie électrique.
Il existe deux types de petites centrales hydroélectriques (PCH) : avec barrage et au fil de l’eau. Les applications se retrouvent en réseau central, réseau isolé ou hors réseau.
Une énergie propre, renouvelable et performante
L'hydroélectricité est une énergie propre. La production hydroélectrique ne génère ni pollution de l'air ni rejet dans les rivières et l'eau rejetée en aval après le turbinage possède les mêmes propriétés que l'eau en amont. Par ailleurs, les compartiments qui présentent un risque de pollution accidentelle de l'eau recourrent de plus en plus à l'utilisation d'huiles et graisses biodégradables.
Le coût de production moyen du MWh s'élève à environ 50 euros pour la petite hydroélectricité, soit une performance proche de celle des énergies conventionnelles.
Un outil de développement du territoire
La petite hydroélectricité est un secteur qui se compose majoritairement de petites et moyennes entreprises situées à proximité des installations hydroélectriques, notamment pour les travaux d'installation et de surveillance. De ce fait, elle concourt au maintien de l'emploi local, notamment dans les petites communes de montagne.
La petite hydroélectricité permet une production décentralisée, avec une meilleure distribution sur le territoire et de plus faibles pertes en ligne. Elle permet donc des économies d'énergie et un meilleur approvisionnement des régions isolées.
Un impact maîtrisé sur l'environnement
Les lois et les normes qui s'appliquent à la petite hydroélectricité (loi Pêche de 1984, Loi sur l'au de 1992, etc.) sont particulièrement protectrices de l'environnement et notamment pour les poissons migrateurs. En pratique, les petites centrales hydroélectriques respectent l'écosystème et participent à l'entretien des rivières, avec notamment l'enlèvement des déchêts flottants. Des études ou notices d'impact sont obligatoires avant tout projet d'installation de PCH. L'impact sonore est contrôlé et très limité, de même que l'impact visuel, en conformité avec la législation sur les paysages. De même, les passes à poissons et les passes à canoë-kayak limitent l'impact générale de la PCE sur la vie de la rivière.
Le potentiel de développement
Les objectifs du Livre blanc sur les énergies sont de 400 à 2000 MW d'hydroélectricité nouvelle pour 2010. On considère qu'un objectif de 1000 MW est déjà très optimiste, dont 700 MW pour de nouvelles installations et 300 MW pour la réhabilitation et la rénovation d'installations existantes (dont moulins, seuils à rivière, etc.). La petite hydroélectricité est facilement racordable au réseau de distribution et peut donc aider à réduire la dépendance énergétique nationale. Elle convient bien à la Corse et aux Dom-Tom, confrontés à la cherté des importations d'hydrocarbures. La Guyane, dont le potentiel hydroélectrique est élevé, constitue un terrain particulièrement intéressant, compte tenu du nombre de communes isolées.