Sélection de sites sur le changement climatique

Le processus de changement climatique s’est enclenché à partir des années 1960, moment où nous avons commencé à émettre dans l’atmosphère plus de gaz carbonique que le cycle du CO2 ne pouvait en absorber. Les premiers effets se sont fait sentir, en termes de composition chimique de l’atmosphère, dès les années 1970. Mais ce n’est qu’aujourd’hui que nous 14 commençons à en percevoir les conséquences du point de vue du climat. Les projections montrent que les effets prévisibles à l’horizon 2020-2030 ne seront pas modifiés quelles que soient les mesures que nous prendrons dans les prochaines années. En revanche, à l’horizon 2090-2100, ces effets seront très significativement différents selon les actions qui auront été menées.

Des disparités géographiques

Cette forte inertie du système devrait nous inciter à agir très rapidement pour éviter que des perturbations climatiques très graves affectent la planète à partir de la fin de ce siècle : plus on attend, plus les conséquences seront dramatiques. Or elle provoque parfois la réaction inverse, en donnant paradoxalement le sentiment qu’il n’y a pas d’urgence à agir.

La première des conséquences prévisibles du réchauffement climatique est la modification des précipitations. Les deux modèles français, celui de Météo France et celui de l’IPSL (Institut Pierre-Simon Laplace), sont convergents. Les précipitations augmenteront dans les régions équatoriales, où elles sont déjà très importantes, ainsi que sous les moyennes latitudes. Elles diminueront de manière très forte sous les latitudes comprises entre 30 degrés au nord et 30 degrés au sud des tropiques, qui sont déjà des zones arides et le deviendront de plus en plus.

Le projet européen PRUDENCE (Prediction of Regional scenarios and Uncertainties for
Defining EuropeaN Climate change risks and Effects), dont la matrice combine des modèles à
grande échelle et des modèles régionaux, montre que la partie sud de l’Europe va s’assécher
fortement, et que cette zone sèche pourra remonter sur une bonne partie du continent. Ces
calculs ne peuvent pas encore être considérés comme de véritables prévisions ; en revanche,
ils dessinent une géographie des risques beaucoup plus fiable qu’il y a quelques années.
Une deuxième conséquence de cette transition climatique sera le changement de niveau des
océans. En 2001, le rapport du GIEC pronostiquait une élévation comprise entre 20 et 50 cm
selon les scénarios. Les marges d’incertitude sont importantes car ce phénomène fait
intervenir plusieurs facteurs : la dilatation de l’eau lorsqu’elle se réchauffe, la fonte des
glaciers continentaux, la fonte de la banquise. Mais l’effet sera à peu près le même quel que
soit le scénario qui se réalisera : sur cette question encore plus qu’en ce qui concerne les
températures, on peut considérer que « le coup est parti » et que rien n’empêchera ces
évolutions de se produire. Un élément inattendu est la fonte des glaces du Groenland, qui
d’après le dernier rapport du GIEC contribuerait d’ores et déjà au relèvement observé au
cours des dernières décennies.

La troisième conséquence importante du changement climatique est l’impact sur les
écosystèmes, dont nous essayons désormais de tenir compte dans nos modélisations. Nous
avons pu montrer que si la végétation n’est plus adaptée au futur climat, elle dépérira, et que
le CO2 qu’elle rejettera dans l’atmosphère pourrait contribuer à ajouter un degré au
réchauffement prévu, voire davantage si l’on en croit certains modèles anglo-saxons plus
pessimistes.

Manicore.com/documentation/serre/ : Présentation vulgarisée des changements climatiques, de leurs causes et de leurs effets.

Actioncarbone.org - Programme de lutte contre le changement climatique, à partir du calcul et de la réduction des émissions de Co2.

ipcc.ch - GIEC, Organe intergouvernemental en charge de porter un regard scientifique sur le déreglement climatique.