Un quart des besoins en énergie du monde est satisfait par le gaz naturel, et la consommation mondiale devrait encore augmenter dans les décennies à venir. Les réserves de gaz, qui pourraient couvrir au moins soixante années de production au rythme actuel, sont considérées comme susceptibles de répondre à ce développement.
Le gaz naturel est longtemps resté un sous-produit « fatal » de l’exploitation du pétrole. Produit en même temps que le précieux or noir, il était condamné à être brûlé à la torche, faute de moyens techniques pour l’acheminer vers des points de consommation à des conditions économiquement acceptables. Il ne fut valorisé qu’à partir des années trente, aux Etats-Unis, grâce aux progrès des techniques de la sidérurgie. De fait, les investissements gigantesques que nécessite le transport d’un produit gazeux dont les réserves mondiales ne sont pas toujours localisées dans les zones de consommation sont encore aujourd’hui le trait caractéristique majeur de l’économie du gaz naturel. Seules des relations contractuelles de très long terme entre producteurs et importateurs, créant une solidarité de fait autour de la nécessité de sécuriser des débouchés pour le gaz produit, ont pu rendre possible le financement des infrastructures nécessaires au développement de marchés viables. En aval, les pays consommateurs, pour donner à leurs opérateurs la capacité de s’engager dans de telles relations, leur ont souvent accordé des droits exclusifs sur leurs marchés nationaux.
En Europe, le gaz naturel s’est développé à partir des années cinquante, supplantant progressivement le gaz de ville, celui-là même que produisaient les fameuses « usines à gaz ». Il représente désormais 22 % de la consommation énergétique européenne, et ses qualités intrinsèques semblent lui garantir des marges de progression importantes. Moins polluant que les autres combustibles fossiles, le gaz naturel bénéficie en effet d’une bonne image de marque auprès de populations de plus en plus sensibles à la qualité de leur environnement.
Très performant dans la production d’électricité, pour laquelle il nécessite relativement peu d’investissement initial, il est sans doute appelé à jouer un rôle croissant sur un marché européen
de l’électricité progressivement ouvert à la concurrence.
La France occupe dans ce paysage une place particulière. D’une part, elle a fait le choix de recourir massivement à l’énergie nucléaire en réponse aux chocs pétroliers des années soixante-dix, si bien que la part du gaz naturel dans son bilan énergétique est relativement faible.
Mais d’autre part, le gaz naturel est, selon toutes les études d’opinion, « l’énergie préférée des Français», qui restent de plus très attachés au « service public du gaz » auquel Gaz de France,
établissement public à caractère industriel et commercial créé par la loi de nationalisation du
8 avril 1946, apparaît encore aujourd’hui consubstantiel.
Le secteur du gaz naturel connaît depuis le milieu des années quatre-vingt des transformations puissantes, initiées par l’ouverture à la concurrence d’un marché nord-américain devenu mature. En Europe, c’est le Royaume-Uni qui a donné le ton dès 1986, en libéralisant progressivement son organisation gazière. La directive 98/30/CE du 22 juin 1998 opère à son tour une ouverture, progressive et partielle, de la fourniture de gaz naturel, en obligeant les opérateurs de réseaux à en ouvrir l’accès aux tiers.
L’offre au tarif réglementé : son prix est fixé par les Ministres en charge de l’économie et de l’énergie, après avis de la CRE (Commission de Régulation de l’Energie).
Les offres de marché : Le prix est librement fixé par les fournisseurs, et peut etre proposé par tous les fournisseurs référencés.
Le secteur industriel absorbe 40 % des consommations annuelles de gaz naturel de la France pour des utilisations très variées.
Dans le domaine industriel, les utilisations les plus courantes sont la production de vapeur ou d'eau chaude, le séchage et la cuisson, le traitement des métaux, le chauffage des locaux ou encore la production simultanée de chaleur et d'électricité, ou cogénération.
Dans tous les secteurs industriels, la cogénération permet à partir d'un combustible tel que le gaz naturel, de produire à la fois de l'électricité et de la chaleur.
C'est actuellement la technique la plus performante par son rendement. Pour l'industriel, cela peut se traduire par un gain d'environ 35 % par rapport à la production séparée. Cette technique a, par ailleurs, un très faible impact sur l'environnement.
L'utilisation du gaz naturel comme matière première reste courante dans les industries chimiques et para-chimiques, notamment pour la fabrication des gaz de synthèse, d'engrais azotés ou d'ammoniac.
Pour des applications sous chaudières, le gaz naturel s'adapte facilement à tous les types de matériel. Sa propreté de combustion facilite la mise en place de dispositifs de récupération de chaleur, améliorant ainsi le rendement de l'installation.
Pour des usages hors chaudières, le gaz naturel reste une solution privilégiée pour répondre aux attentes de confort et d'efficacité en matière de chauffage d'ateliers par exemple.
Enfoui à la fois sous la terre et sous la mer, le gaz naturel est une énergie abondante qui représente aujourd'hui plus de soixante années de consommation au rythme actuel. Ces réserves se répartissent aux trois quarts entre l'ex-URSS et le Moyen-Orient.