Chaque année, les centrales nucléaires françaises génèrent environ 1200 tonnes de déchets irradiés, en incluant le poids des gants et combinaisons utilisés par le personnel.
Les déchets sont tout d'abord triés selon leur niveau d'activité, c'est-à-dire l'intensité de leur rayonnement, afin de mettre en place une protection adaptée à leur période de radioactivité. Différentes méthodes de stockage ou de recyclage sont mises en place selon le type de déchets.
Le retraitement du combustible usé
A leur arrivée dans l’usine de retraitement de la Hague, les assemblages de combustible usés sont entreposés dans une piscine. Ils sont ensuite cisaillés en petits tronçons et placés dans une solution chimique qui dissout le combustible, tout en laissant intacts les morceaux métalliques. Ceux-ci sont stockés comme les autres déchets nucléaires. Divers traitements chimiques successifs sur le combustible en solution permettent de séparer le plutonium et l’uranium des autres isotopes inutilisables. Ces derniers seront intégrés par vitrification dans des verres spéciaux et stockés comme déchets nucléaires. L’uranium et le plutonium, qui représentent 96 % de l’ensemble, sont séparés et conditionnés séparément.
L’uranium récupéré au cours du retraitement, légèrement plus riche que l’uranium naturel (environ 1 % d’uranium 235), pourra être à nouveau enrichi à plus de 3 % et suivre une voie analogue à celle d’un combustible ordinaire.
Le cas des déchets à vie longue et de forte activité
Les déchets à vie longue et de forte activité, qui comptent pour 10 % du volume total des déchets, restent radioactifs pendant des milliers ou même des centaines de milliers d’années. Coulés dans du bitume ou du verre, leur stockage pourrait être réalisé sous l'une des formes suivantes :
Le choix du stockage dans des futs en métal pendant des centaines d'années paraît compliqué à mettre en oeuvre, dans le sens où les très dangereux rayons gamma traversent celui-ci. Le retraitement consistant à récupérer la matière encore utilisable, c'est-à-dire le plutonium et l’uranium, pour produire à nouveau de l’électricité à partir des déchets est une solution actuellement à l'étude.